Peux-tu nous parler brièvement de toi ?

Diplômée infirmière en 1994, j’ai exercé pendant près de dix ans dans plusieurs unités de soins, avant de passer le diplôme de cadre de santé au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. En 2008, comme j’avais la fibre pédagogique, j’ai intégré l’institut de formation en soin infirmiers du groupe hospitalier Saint-Vincent pour devenir formatrice puis coordinatrice pédagogique. Depuis 2019, je travaille à l’Université de Strasbourg en tant que chargée de mission universitarisation sur l’accompagnement pédagogique des formations paramédicales à l’université. Je suis également chargée d’enseignement au centre de formation et de recherche en pédagogie des sciences de la santé, où j’accompagne les étudiants dans leur travail de recherche. Avec le temps, mon travail s’est très éloigné de ma formation première d’infirmière : la pédagogie est devenue mon cœur de métier.  

Quel a été ton rôle dans la genèse du projet SENS ?

C’est en 2022 qu’ont démarré les premières réflexions du ministère, en lien avec l’ANR, sur le développement d’une stratégie du numérique en santé au niveau national. Nous avons été contactés par plusieurs personnes et nous avons participé à différents webinaires pour voir comment mettre en œuvre un projet en lien avec le numérique en santé. Et puis, nous nous sommes mis en ordre de marche à l’université pour répondre à cet appel à manifestation d’intérêt. Nous avons constitué un premier comité de pilotage et le projet SENS a commencé à prendre forme, avec la formalisation de ses différents programmes de formation. Avec la parution du référentiel de compétences en santé numérique pour les professionnels de santé, tout est venu se goupiller au bon moment. Personnellement, j’ai pris part aux différentes réunions, j’ai co-écrit le premier jet de la réponse à l’appel à projet et j’ai apporté mon expertise sur le volet paramédical et maïeutique du projet. J’ai également contribué à la création du DU Formateur en santé numérique sur le volet ingénierie de formation, en attendant que les ingénieures pédagogiques recrutées pour le projet SENS prennent le relai.

Peux-tu nous expliquer en quoi consiste l’ingénierie de formation ?

La meilleure métaphore qui me vient à l’esprit, c’est celle de l’architecte. C’est lui qui imagine la construction de la maison en lien avec la volonté des personnes qui vont l’habiter. Il réfléchit à l’agencement des pièces, aux matériaux à utiliser, au budget, etc. C’est exactement le rôle d’un ingénieur de formation : imaginer l’agencement global, le socle fondamental, le squelette du dispositif de formation en lien avec le besoin des apprenants et le profil attendu à la fin de la formation.

Le DU Formateur en santé numérique, ça sert à quoi ?

L’objectif du DU, c’est d’apporter aux futurs formateurs en santé numérique les compétences nécessaires pour former les étudiants en santé, à partir du référentiel en santé numérique. Il y a deux volets dans ce programme de formation. D’une part, le DU apporte des connaissances spécifiques en pédagogie, autour des dynamiques de la pédagogie active, des outils d’aide à la pédagogie et des outils d’accompagnement des étudiants, mais aussi des pairs. D’autre part, il prodigue des connaissances dans le domaine de la santé numérique, pas nécessairement des connaissances "expertes", mais plutôt de "réseau" : savoir sur quelle connaissance et quel outil s’appuyer pour former correctement. Pour moi, il est important que les formateurs connaissent et maîtrisent la santé numérique, mais ce n’est pas primordial : il est plus important qu’ils sachent sur qui s’appuyer et qu’ils arrivent à faire appel aux bonnes personnes, quitte à travailler en binôme avec un expert technique de la santé numérique. Développer spécifiquement des connaissances en santé numérique, c’est l’objectif de notre autre DU qui porte bien son nom : le DU Compétences numériques en santé.

Qu’enseignes-tu dans le DU Formateur en santé numérique ?

Je fais un premier cours sur l’ingénierie de formation qui s’inscrit dans la continuité pour moi car cela fait seize ans que je suis imbibée de pédagogie et que je continue de développer mes compétences dans ce domaine. C’est un sujet qui m’anime ! J’accompagne également les étudiants autour de la démarche portfolio. C’est très important car c’est la formalisation du développement professionnel de n’importe quel enseignant. L’objectif de la démarche, c’est de se poser la question : qu’est-ce que j’ai appris en tant que formateur qui va m’aider à développer mes compétences ? C’est une démarche d’amélioration des compétences et des connaissances qui va bien au-delà du DU.

Quels sont tes retours sur la première promotion du DU Formateur en santé numérique ?

J’ai reçu des retours positifs sur mes enseignements, ce qui confirme la nécessité d’accompagner les formateurs en formation continue dans une dynamique de pédagogique active. Je pense aussi que nous devons clarifier nos objectifs de formation, peut-être apporter quelques modifications au contenu du DU pour que nos apprenants ne se sentent pas démunis sur l’aspect numérique en santé. Nous devons sans doute prendre du recul et nous poser la question : qu’est-ce que nous attendons d’un futur formateur en santé numérique ? La notion de profil de sortie doit peut-être être clarifiée.

Santé numérique : panique ou déclic ?

Les deux ! Je pense que c’est la panique parce que je me suis beaucoup questionnée et je me suis dit que je devrais peut-être faire le DU Compétences numériques en santé. Je sens que j’ai une marge de progression phénoménale sur la notion de numérique en santé. Il y a beaucoup de choses que je sais, mais il y a aussi énormément de choses que je ne sais pas ! C’est important que je maîtrise le sujet vis-à-vis de mes étudiants à l’université. Et puis déclic pour les mêmes raisons, car cela m’a fait prendre conscience que je devais m’y mettre !

Propos recueillis par Pauline B. | 26/04/2024

Que vous soyez professionnels de santé ou du médico-social, étudiants, formateurs, entrepreneurs ou citoyens avertis, vous trouverez ici de précieuses informations pour vous informer et vous former à la santé numérique.

Vous pouvez d'ors et déjà découvrir notre premier programme de formation : le DU Formateur en santé numérique. Les autres formations seront accessibles dans les mois à venir.

Vous pouvez également en apprendre plus sur le projet SENS et faire connaissance avec nos partenaires et notre équipe projet.

Consultez notre fil d'actualités pour être tenu au courant des avancées du projet et des évènements que nous organisons.

Article rédigé par : Pauline B.

Cette inauguration s’est déroulée en présence d’une quarantaine de personnes, dont Michel de Mathelin, le Premier Vice-Président de l’Université de Strasbourg ; les doyens des trois facultés de santé de l’Université de Strasbourg ; les représentants des financeurs du projet SENS ; Érik-André Sauleau, le responsable scientifique du projet SENS ; les étudiants de la première promotion du DU Formateur en santé numérique et l’équipe projet SENS.

Lors de leurs discours, Michel de Mathelin, Jean Sibilia (Doyen de la Faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé), Laurent Dal Mas (ARS Grand-Est) et Lila Mérabet (Fondation Force) ont souligné la nécessité de s’adapter aux technologies d’avenir que sont la digitalisation et l’intelligence artificielle. Anticiper les progrès techniques et intégrer l’évolution numérique dans le domaine de la santé, tout en plaçant le bien-être des patients au cœur des préoccupations, étaient les maîtres-mots de leurs messages respectifs. Le projet SENS, qui s’inscrit dans le plan France 2030, permettra aux professionnels de santé d’acquérir les compétences nécessaires en santé numérique.

Une plaque inaugurale a été dévoilée pour l’occasion. L’évènement s’est poursuivi autour d’un moment convivial au cours duquel les invités ont pu accéder à la salle nouvellement équipée, afin de voir le mobilier et les outils numériques utilisés.

Article rédigé par Céline R.

C'est avec beaucoup d'enthousiasme que nous avons accueilli pour leur première semaine de formation une cohorte de 16 étudiants, pour la plupart des formateurs en IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers).

Le DU Formateur en santé numérique, programme d'avant-garde unique en France, vise à enseigner aux professionnels de santé comment exercer la fonction de formateur en santé numérique, tout en apprenant à inclure les techniques numériques dans leur enseignement et à gérer des projets en santé numérique. La formation dure six mois, suivant un mode d'enseignement hybride alternant des semaines de cours en présentiel avec des semaines d'apprentissage à distance, en autonomie, via notre plateforme pédagogique Moodle SENS.

Au programme de cette première semaine de cours : familiarisation avec les outils proposés par l'Université, découverte de l'écosystème de la santé numérique, introduction à la démarche portfolio numérique et élaboration d'un dispositif de formation selon une approche par compétence. Les apprenants ont également découvert les restitutions demandées à l’issue du programme : présenter un portfolio numérique regroupant les expériences d'apprentissage qu'ils auront collectées tout au long de la formation, et concevoir une ressource pédagogique en adéquation avec le référentiel socle et transversal de compétences numériques en santé.

Bonne chance à toutes et tous pour la première vague d'enseignement à distance et au plaisir de vous retrouver le 11 mars prochain pour la deuxième semaine en présentiel !

Article rédigé par Pauline B.

Le 1^er février 2024, l’équipe projet SENS a organisé son premier évènement officiel en conviant l’ensemble du personnel administratif de la faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé à un petit-déjeuner de découverte du projet. L’objectif était de pouvoir échanger autour du projet SENS, de faire connaître les membres de l’équipe et de présenter la salle toute récemment équipée pour l’enseignement de la santé numérique.

Curieux dès leur arrivée, les collègues ont pu prendre part à plusieurs ateliers thématiques autour de la santé numérique. Grâce à un jeu de cartes, créé pour l’occasion, certains ont pu adopter un autre regard sur les applications concrètes de la santé numérique au quotidien, tandis qu’un temps d’échange avec notre ingénieur de recherche a été l’occasion de discuter des futures applications possibles des outils d’intelligence artificielle dans le domaine de la santé.

Le petit-déjeuner a également été propice pour faire connaître les programmes de formation développés dans le cadre du projet SENS, et aussi présenter les équipements de la salle : mobilier modulable, tableaux blancs amovibles, écran interactif et matériel audiovisuel de pointe, tout a été pensé pour favoriser la pédagogie interactive et l’enseignement hybride.

Reçu avec beaucoup d’enthousiasme, l’évènement a accueilli près d’une trentaine de personnes de différents services de la faculté. Il a permis aux participants de voir la concrétisation du projet SENS et les activités ludiques proposées ont suscité des échanges vifs et dynamiques parmi l’assistance. Les collègues qui ont contribué de loin ou de près au projet ont été ravis de voir l’aboutissement de leur travail et de mieux connaître les acteurs impliqués.

Comme le résume Pauline, la manager du projet SENS : « Ce temps d'échange a été l'occasion de faire connaître notre équipe et aussi de mettre en valeur le travail que nous avons réalisé depuis le début du projet. Les participants étaient motivés et intéressés, c’est une belle réussite collective ! »

Article rédigé par Céline R.